Never-Gonna-Stop

Monstre Invisible

Jeudi 23 septembre 2010 à 10:20

 Il est 5 h du matin et  l’alcool n’est toujours pas descendu. Dans 6 h, je me lèverai, des amis m’attendent pour déjeuner.

Je fume une clope au goût caramel, écoute Help, I’M Alive. Je sais que dans quelques heures, c’est le régime dolipranien qui s’annonce.

Il y a 5 h, je tenais fermement à t’envoyer des sms, malgré mon état.

Je bouge légèrement la tête quant à une nouvelle musique qui résonne.

Le verre brisé, une des seules choses dont je me souviens. Ma destinée est de briser de beaux verres de moutarde plein d’alcool, et de sourire en pensant à toi.

 

Il y a Maxime, celui avec qui je fais toujours les conneries les plus dangereuses parce que c’est bon de rire et de se sentir vivant.

Il y a Claire, cette entité romantique qui fait tournoyer sa maison comme un foutoir magnifique.

Il y a Elisabeth, cet ange dont ni mes yeux, ni mon corps se décollent, qui m’engagerait pour un strip à son enterrement de vie de jeune fille.

Il y a Mathieu, celui qui a le chic de se cuiter à la mort la veille de son anniversaire.

Il y a Paul, qui me fait penser à toi par sa façon de rire à tout et de parler de tout.

Il y a Thibault, celui qui se lèche le téton pour ponctuer les délires qui passent.

Il y a les potes de Paul, qui me filent des clopes pour agrémenter ma danse.

 

Puis, il y a toi, au travers de ce petit écran de portable. Toi et ta voix un peu enrouée, les étoiles dans le ciel, le balcon qui n’a même pas la beauté de causer un vrai suicide.

Je tourne la tête, je vois les gens bouger en rafale, je reprends une gorgée de ce breuvage, et je souris parce que je t’imagine en face.

 

Mon père se réveille pour une dure journée, je me couche bientôt.

 

L’alcool dansait sous mes doigts, les verres tourbillonnaient, ma vue était floue, je regardais les gens avec une envie particulière, mes yeux se posaient ensuite sur mon portable en douceur, je me calais contre ce morceau de ferraille. Pour un instant, je ne parlerai plus avec entrain, je ne danserai plus follement, je me tairai pour appuyer sur ces foutues touches qui m’échapperaient des doigts, pour t’envoyer des smileys sans intérêt, pour te faire signifier que la soirée ne serait rien sans toi en arrière fond. Toi, dans ma tête, dans mon cœur, dans mes tripes.

 

Je ne sais même plus comment j’ai atterri chez moi, je me souviens de Mathieu qui m’a raccompagné pour un bout de chemin, je me souviens de ma remarque « tu dois pas aller par là ? », de la sienne « Ah ouais, sûrement… », je me souviens de mon démaquillage, de la manière de marcher dans la rue, en m’arrêtant toutes les minutes parce que marcher droit, c’est pas trop pour moi, de ma façon d’observer la lune droit dans les yeux avec défi, penser que tu dors déjà,  remettre cette musique, sourire, et repartir en fanfare.

 

Les éclats de verre ne coupent pas, l’idée est fausse. Par contre, les éclats de rire brisent le malheur en milles morceaux. Tu es mon rire avec l’ éclat, la lune dans le ciel, le soleil qui se lève peu à peu, le coin de lumière dans une salle sombre, les lignes qui je tapote dans l’aube, ce verre d’alcool que je tiens en titubant, le regard doux que je pose sur les corps sans entrain pour les faire revivre, la chanson Let It Be des Beatles (et je t’emmerde si t’aimes pas), mes hésitations, mes envies, mes peines, mes hérésies.

 

J’aime bien finir une tâche. Les lettres ne font pas tâche, je me ferai une joie de ne pas m’appliquer à trouver les mots exacts. Voilà déjà 2 h que j’écris, l’envie de  dormir m’est passée. Le temps passe vite quand on étale son bonheur en le faisant dégouliner des lignes, n’est ce pas ?

 

 

N’oublie pas, tu m’amuses. Tu, ma muse. Dans moins d’un mois, on se retrouve. J’en frissonne d’avance, je veux me souler à tes mots, ingurgiter tes rires comme des shoots, engloutir toute la douceur de ce monde pour te la cracher ensuite à la gueule. Je veux que le vent me fouette le visage, fasse voler mes cheveux pour me faire reprendre conscience par moment, pour formuler des réponses claires, pour imprimer toutes les belles choses qui m’arriveront dans ma petite mémoire.

 

Un je ne sais quoi a le don de me transmettre une joie sans égal. Si tu le croises un jour, remercie le de ma part, je t’en prie.

 

 

Samedi 4 septembre 2010 à 17:20



 -En ce moment, je te hais plus que tout.

  C’est drôle : c’est pas la première fois qu’on me sort ça. Qui disait que l’amour était proche de la haine, si proche que ces deux entités s’entrechoquent par hasard entre deux baisers ? J en ai marre de tous ces faux semblants. Tu ne connaissais pas mes complexes, Elisabeth l’a bien remarqué. Tu t’en foutais. Tu m’aimais qu’avec un jean qui moulait bien mon cul, un trait de eye liner sur la paupières, des mots d’amour en guimauve que tu mâchais pour éponger tes peines.

 Tu m’aimais avec le fond de teint, tu ne m’aimais pas nu, sans armure, sans sourire, vulnérable. Tu ne m’aimais que forte, tu n’aimais que la Anne-Isabelle qui affronte les autres la tête haute, celle qui parle fort et avec zèle, qui s’en fout des autres et n’a d’yeux que pour toi.

 Tu vois, cet été, j’ai été étonné de la façon dont certains me regardaient. Je me sentais belle au fond de leurs yeux. Avec toi, c’était plus « peut mieux faire ». Ils m'ont vu telle que je suis réellement, sans artifice. Rien que pour ça, je les aime plus que toi. En réalité, chéri, je ne suis qu'une putain de gamine qui ne cherche qu’à s’amuser, à accorder les rires aux paysages du jour, à vivre à tout prix en trouvant des lieux où se lover.

 Je suis une pute. Je suis désolée. C’est sûrement la peur de m’attacher. Rien à battre. Je suis cruelle, t’en veux encore ? 
Me dis pas de telles phrases. Je ne veux pas que tu souffres. 
Crève, salop, ça ira plus vite.


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